Une bande de tAlussins œnophiles, complices d’artistes invités,
découvrait l’atelier de Christain Laucou et de Catherine Chauvel pour
cette dégustation du samedi 23 février 2002.
En « mise en bouche », le Mâcon Cruzille 1999 dAlain Guillot.
Juvénil, sec et minéral, ce chardonnay offre en nez des arômes
printaniers et dessine un relief sympathique en bouche. Olivier O.Olivier. en
scrute la couleur à loeil nu, Marielle Mignien limagine déjà
escorté dun poisson de lac... Guilleret, il égaye les esprits.
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Ceci fait, la Confrérie du peint & du vin peut satteler à
ses réels travaux : la dégustation appréciative du EISWEN
Grüner Veltliner 1989, «vin de glace» autrichien, offert comme
le précédent par nos hôtes. Il nous amène dans la steppe
hongroise du Burgenland méridional, région du Wienbaubi et à
proximité du Lac de Neusiedl. Là, les frimas dautomne transforment
leau contenue dans les grains en cristaux de glace, augmentant ainsi la
teneur en sucre de la pulpe. Ceci explique ce nom. « Brillant, dune
couleur impressionnante ambrée-cuivrée, le disque est concave au
repos puis bombé convexe». Tous saccordent sur sa grande subtilité,
son nez fin, profond, envoûtant. Et puis, un étrange mystère
de miel et de tentation sinstalle. Les bouquets narrêrent pas
de sépanouir et de se succèder dans les verres. Le plaisir
olfactif va crescendo, depuis les mandarines confites, la paille, lodeur
de punch jusquaux terribles épices dignes de pirates du XVIIe siècle.
En bouche, un parfait accord alcool / bouquet / sucrosité se métamorphose
en une bienheureuse lasciveté. Et puis, il sévanouit subitement.
Bien quil se suffise à lui-même, à lapéritif
ou au tea time sur la pelouse par exemple, plusieurs limaginent bien sassociant
avec poulet aux morilles ou boudins blancs. A la dernière gorgée,
on le quitte à regret pour sattaquer à latelier de création
potentielle.
Encore sous son charme, on élabore le cahier des charges imposé
aujourdhui à Olivier O. Olivier et Marielle Mignien, créateurs
désignés de létiquette et de la contre-étiquette.
Place à limaginaire de chacun. Lascif, son tempérament trouble
: « il fait chaud, cest un vin de harem, nous sommes à Istanbul».
«Monacal», «cloître des neiges», sa sérénité
impose un respect quasi-biblique. « Cest un vin de première
communion», «un vin à boire en regardant une odalisque».Cest
un «vin de souvenir, porteur dune mémoire», «le
vin que lon garde pour le retour de lenfant prodigue». Affirmant
son style «côté boiserie et côté bonbonnière»,
«cest un vin rococo, style baroque flambloyant». Il inspire
les musiciens, «une symphonie de Brahms». Mais «il na
rien de fripé» alors plutôt Nina Hagen, la musique hongroise,
ou encore lOpéra de Quatsous de Kurt Weill avec Lotte Lenya,
Klaus Nomi, Tom Waits ou Archie Shepp... Les peintres ne sont pas en reste : «La
Vénus de Cranach» pour la perversité de son regard voire,
« le faux-semblant » de Molinier... Des signes le donnent «androgyne
« dans le style de Gustave Klimt ou «masculin, tels les autoportraits
dArrabal»... On se sépara sur ces image-clés.
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